Prendre RDV

La procédure disciplinaire contre un médecin en cas de plainte par un patient : que va-t-il se passer ?

A
plainte du patient

Lorsqu’une plainte est déposée contre un médecin, cela lance un processus disciplinaire bien encadré par la législation. Le processus disciplinaire repose sur plusieurs étapes spécifiques, qui visent à garantir l’équité et la transparence de l’instruction. 

Procédure disciplinaire, quelles étapes ?

La conciliation préalable : une étape obligatoire

Avant de porter le litige devant les juridictions disciplinaires, une tentative de conciliation doit avoir lieu. Ce préalable obligatoire et est supervisée par le Conseil départemental de l’Ordre des médecins. Dès réception de la plainte, le président du Conseil départemental désigne des conciliateurs et convoque les parties pour une réunion de tentative de conciliation. 

L’objectif est de tenter de résoudre amiablement le conflit sans avoir à engager une procédure judiciaire plus lourde. À la fin de cette rencontre, un procès-verbal est rédigé, indiquant soit un accord (conciliation), soit un échec de la conciliation. 

La saisine de la Chambre disciplinaire : que se passe-t-il en cas d’échec ?

Si la conciliation échoue, le dossier est transmis à la chambre disciplinaire de première instance, au niveau régional. Cependant, il existe des exceptions concernant les praticiens soumis à un régime particulier, comme ceux « chargés d’un service public » ou exerçant une fonction de contrôle, qui ne peuvent être traduits devant la chambre disciplinaire que par certaines autorités spécifiques. 

Ces autorités incluent le ministre chargé de la santé, le Préfet, ou encore le procureur de la République, qui peuvent être sollicités pour saisir la chambre disciplinaire dans ces cas particuliers. 

L'instruction et l’audience devant la Chambre disciplinaire

Une fois le dossier transmis à la chambre disciplinaire, une phase d’instruction commence. Cette phase est cruciale pour l’établissement des faits et la préparation du jugement. 

L'instruction de la plainte : analyse et collecte des preuves

L’instruction est menée par un rapporteur qui n’est pas membre du conseil départemental dont dépend le médecin mis en cause. Sa mission consiste à recueillir les témoignages et à effectuer toutes les constatations nécessaires pour éclairer les faits. Les parties échangent des mémoires détaillant leurs arguments, et lorsque l’affaire est prête à être jugée, une audience est programmée. 

L’audience : présentation des arguments

L’audience devant la chambre disciplinaire débute par l’appel de l’affaire par le greffier. Les parties sont ensuite invitées à entrer dans la salle d’audience. La chambre disciplinaire se compose d’un juge administratif, qui préside, et de praticiens élus, dont la liste est communiquée aux parties en annexe de la convocation. 

Le président ouvre l’audience en donnant la parole au rapporteur, puis aux parties concernées, y compris leurs avocats. Après les plaidoiries, les conseillers peuvent poser des questions, et enfin, le praticien mis en cause est invité à s’exprimer une dernière fois. 

 

La décision et les recours : conséquences et possibilités d'appel

Une fois l’audience clôturée, les conseillers se retirent pour délibérer et rendre leur décision. La sanction peut aller d’un simple avertissement à la radiation du tableau de l’Ordre. 

La décision : une sanction peut-elle être prise ?

La Chambre disciplinaire peut décider de rejeter la plainte ou d’infliger une sanction disciplinaire. Les sanctions possibles incluent un avertissement, un blâme, une interdiction temporaire ou définitive d’exercer, voire une radiation du tableau de l’Ordre des médecins. 

Les recours : que faire en cas de désaccord ?

Si l’une des parties n’est pas satisfaite de la décision, elle peut faire appel. Les décisions rendues en première instance peuvent être contestées devant la Chambre disciplinaire nationale dans un délai de 30 jours après réception de la notification de la décision. De plus, un recours en cassation peut être introduit devant le Conseil d’État dans un délai de deux mois après notification de la décision de la Chambre disciplinaire nationale. 

Ce processus disciplinaire, bien que complexe, vise à garantir que les médecins respectent les normes professionnelles et protègent la sécurité de leurs patients. 

Vous faites face à une plainte ? Contactez-nous dès maintenant pour obtenir l’assistance d’un avocat spécialisé en droit de la santé. Nous vous accompagnerons à chaque étape du processus pour défendre vos droits.