La communication des médecins sur les réseaux sociaux est désormais un enjeu majeur. Récemment, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a publié une charte avec 10 principes essentiels pour aider les médecins créateurs de contenu à communiquer de manière responsable et éthique sur ces plateformes. Cette charte a pour objectif de guider les médecins dans la gestion de leur présence en ligne, en respectant à la fois les règles déontologiques et les exigences juridiques.
Aujourd’hui, il est quasiment incontournable pour un médecin d’être présent sur internet, voire sur les réseaux sociaux. La visibilité qu’ils offrent est trop précieuse,
notamment pour ceux qui ont un projet innovant dans un domaine spécifique.
Cependant, cette communication doit se faire dans un cadre précis et respecter des règles strictes, tant sur le plan déontologique que légal.
La communication sur les réseaux sociaux : un outil puissant mais encadré
Les réseaux sociaux sont une plateforme puissante pour partager des informations et interagir avec le public. Les médecins ont pleinement le droit d’utiliser ces outils pour leur communication, à condition de respecter un cadre déontologique et juridique bien précis. La communication d’un médecin sur ces plateformes est régie par l’article R. 4127-19-1 du Code de la Santé Publique , qui distingue deux types de communication.
Se faire connaître : partager ses compétences et son parcours
Cela implique de publier des informations relatives à ses compétences, ses pratiques professionnelles, son parcours et ses conditions d’exercice, afin de contribuer au libre choix du patient.
La communication éducative : diffuser des informations scientifiques
Les médecins peuvent également utiliser les réseaux sociaux pour partager des informations sur des enjeux de santé publique ou des questions liées à leur discipline, à condition que ces informations soient scientifiquement étayées.
Respect des règles déontologiques : transparence et honnêteté
Il est essentiel que les médecins respectent un cadre éthique et juridique, en étant transparents sur leurs titres et compétences, tout en s’assurant que les informations partagées sont vérifiées et étayées scientifiquement.
Confidentialité, publicité et éthique : responsabilités accrues
Les médecins doivent naviguer avec prudence lorsqu’ils s’engagent dans des communications qui incluent des aspects plus personnels, promotionnels ou éducatifs. Ils doivent respecter le secret médical et la confidentialité des patients, garantir la véracité de leurs messages et éviter toute publicité mensongère.
Confidentialité et protection des patients : une priorité absolue
Les médecins doivent veiller à ne jamais divulguer des informations personnelles sur leurs patients et ne jamais exposer d’éléments permettant d’identifier un patient. En effet, cela constituerait un délit pénal, la violation de secret professionnel étant réprimée par l’article 226-13 du code pénal.
La publicité sur les réseaux : règles et limites
Depuis le 22 décembre 2020 , la publicité médicale est autorisée, mais elle doit être loyale et honnête, conformément aux principes déontologiques. Les médecins doivent éviter d’utiliser des témoignages, des comparaisons ou des superlatifs qui pourraient induire en erreur le public.
Les partenariats et conflits d’intérêts : transparence requise
Lorsqu’un médecin collabore avec des entreprises ou d’autres professionnels, notamment des sociétés pharmaceutiques ou des fournisseurs de dispositifs médicaux, la transparence est cruciale. Tout conflit d’intérêts doit être déclaré et les médecins doivent éviter toute situation où leur jugement médical pourrait être perçu comme influencé par des intérêts externes.
La communication éducationnelle ne doit pas être détournée à des fins promotionnelle
La communication en tant que médecin comporte des responsabilités importantes.
Pour éviter les risques judiciaires et disciplinaires, il est impératif de toujours agir avec transparence et respect des règles déontologiques et de distinguer le cadre dans lequel le contenu est publié (Est-ce du contenu promotionnel ou éducationnel ?).
En effet, la communication éducationnelle étant plus libre que celle promotionnelle, un médecin ne peut pas publier du contenu prétendument éducationnel, dans le but d’accroitre sa patientèle et sa notoriété.
Toute publication éducationnelle doit être guidée par l’intention première d’éduquer le public.
Si vous souhaitez approfondir ce sujet, deux vidéos dédiées sont disponibles pour vous fournir plus d’informations sur les règles issues de la réforme de 2020 et leur interprétation par la Charte publiée par le CNOM le 16 janvier 2025 !
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